Affichage des articles dont le libellé est Sylvie Brugeal. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Sylvie Brugeal. Afficher tous les articles

Anatolie

Anatolie escarpée et sauvage,
Terre-mère qui se nourrit
Des éclats de voix
Du poète-écrivain.
Des crêtes enneigées
Aux plaines verdoyantes,
L’écho glacé du vent
Sème ses notes dissonantes
De nouvelles écrites
Au rythme lent des saisons.
L’homme érudit s’enivre
De notes florales
Qui éclatent en corolle
Au cœur des paysages enfiévrés.
Danse la montagne sacrée,
L’âme égarée égraine ses mots
Sculptant pour l’éternité
L’histoire humaine
Des peuples égarés.

— Sylvie Brugeal

Ivresse d'amour


Aux lueurs de l’aube,
Je peins sur le chevalet
La couleur de l’éphémère,
J’hume les matins iodés.
La mer et le ciel,
En amants infidèles,
Versent des larmes d’azur,
Long sanglot monotone.
L’écho de ta voix cassée
Meurt sur les récifs,
Des pleurs d’amour
Percent l’horizon impur.
J’irai cueillir l’aurore,
Embrasser le cortège de nuages
Afin que le murmure de ton âme
Erre en secret dans mon cœur.
Dans l’éclat de nos ivresses,
Je retiens nos soupirs égarés
Sous les flots du bonheur infini.

— Sylvie Brugeal

Sur les vitraux colorés


Le poète est semblable au prince des nuées.
Dans un concert de silence,
Sa voix inonde la cathédrale
Mais seul l’écho de ses mots
Glisse sur les vitraux colorés
Et se perd en un chant monocorde
Sous la voûte de lumière
À l’ombre des arcades.
Semblable à l’artiste peintre,
Le buveur de lettres dessine
À l’encre de Chine
Des pleins et des déliés,
Au cœur de la dentelle de pierres.
Comme une symphonie de notes
Qui noircit le ciel tourmenté
Il déclame ses vers enchantés
Le regard bercé par la prière.
Quand l’horizon disparaît,
Son âme libérée s’envole
Vers un crépuscule solennel.

— Sylvie Brugeal

Passion

Le baiser de Rodin aux Tuilleries

Peindre ton corps,
Sublimer ta voix,
Ébaucher nos lendemains,
Dessiner avec ferveur
Notre amour pastel
Sur la route du bonheur.
Tracer les symboles
De l'alchimie de nos âmes
Sur le livre ouvert de la vie.
Conjuguer l'algèbre
De nos différences
Pour respirer l'espoir
De fusionner les teintes
Du bonheur retrouvé.
Décliner à l'infini
La palette des couleurs
De notre rencontre,
Des prémices du jour
Aux portes de la nuit.

— Sylvie Brugeal

Absence


Les murs fissurés de l'enfance
Opacifiés de nuances gris-bleu,
Sous un linceul de souvenirs
Se meurent sous le lierre jauni.
L'histoire d'une vie
Se perd dans l'écho du silence.
Les rires des enfants
Remplis d'insouciance
Se sont envolés
Vers d'autres contrées.
Le passé a dilapidé
Leurs éclats sonores,
Teintes anachroniques
Du bonheur enfui.
Les îles éparpillées
De la mer turquoise
Jettent un regard détaché
Sur le continent,
Échappant au désordre
Du monde.

— Sylvie Brugeal

Adieu


Aux lueurs de l'aube,
Les corps muets des amants
Écrivent en lettres de sable
Leur ultime histoire d’amour.
La plage se recueille
Devant leur insolence.
La mer respire le parfum
De leur bonheur fragmenté
En mille soupirs.
Échouée sur la grève,
Leur passion d’un jour
Meurt devant l’éternel.

— Sylvie Brugeal

Un blues man s'en est allé


Un blues man s'en est allé
Sous d'autres alizés,
La rock'n roll attitude s'est tue
Sous tous les regards éperdus
Des milliers de fans orphelins.
Contre vents et marées
L'homme debout a résisté
Jusqu'à son dernier souffle,
Pour seule et unique bagage
La musique, son ultime compagne,
S'est élevée dans le silence
Vers son dernier voyage.
Éternel vagabond de l'amour
Des années déraisons oubliées,
Sur le grand livre de la vie
Il a écrit une nouvelle page :
Celle de la sérénité retrouvée.
Il repose désormais
Au paradis blanc
Des âmes en paix
Face à la mer.

— Sylvie Brugeal

La plage désertée


La plage, désertée, n’est plus qu’une vaste étendue de grains de sables dorés, qui flirte avec la mer. Aucun bruit ne vient troubler l’écume argentée qui grésille au pied de l’arbre dénudé de son feuillage. L’ombre noire privée d’espoir hante la grève du bord de mer. Seul le parfum iodé des vaguelettes flotte dans le silence du jour qui s’étiole.

— Sylvie Brugeal

Obsolescence du soleil



Obsolescence du soleil
Sous un ciel orangé,
Une goutte d’or diffuse
Tel un OVNI échoué,
Sur la mer endeuillée
Encre de chine.
La lumière du soir
Meurt dans le miroir
Improvisé du rivage,
Sur un nuage de sable.
Le jour, discret, s’efface.
Seule la lune levante
Flottera dans le ciel étoilé.

— Sylvie Brugeal

Dans le ciel rougeoyant


Hier figé dans le passé
S'efface à l'horloge
Du cadran solaire.
Aujourd'hui s'essouffle
Dépouillé de ses secondes.
Les nuages endormis s'éclipsent
En un long cortège muet
Dans le ciel rougeoyant.
A la conquête du jour
Dans le crépuscule silencieux,
Demain flirte avec l'avenir,
Déclarant sa flamme
Aux lendemains naissants
Éclaireurs des temps modernes.

— Sylvie Brugeal

L'immensité en flammes


Trainée de nuages migrateurs,
Cotonnade rouge feu,
L'immensité en flammes
Éclate dans le futur
En vagues multicolores.

— Sylvie Brugeal


Les deux acolytes



La journée ensoleillée s'étiolait langoureusement. Le soir commençait à poindre son nez, quand Victor se décida enfin. Ayant paressé l'après-midi, sa sieste touchait à sa fin. Il mit toute son énergie à se mouvoir pour traverser le jardin, contournant la clôture, et se déplaçant en zigzag. Il y a vraiment beaucoup d'obstacles ici : piquets, pots de fleurs, une table, des chaises, bref tout un capharnaüm. Il progressait lentement comme un hérisson bien portant qu'il était. A un âge avancé, on se traîne un peu mais « qui va doucement va sûrement » se dit-il.
Soudain, au loin, dans le kiosque planté au cœur de la verdure, il entendit des voix. Que se passait-il là-bas ? Curieux, il s'arma de courage, pour rejoindre l'esplanade d'où fusaient des éclats de rire...


Il était presque parvenu à son but, quand soudain, il freina des quatre fers :
devant lui se dressait un animal avec un corps gris, une grande queue, qui se faufilait partout... un face à face silencieux s'instaura. Qui des deux allait attaquer ? Pschitt ! Pschitt ! Tenta Victor pensant effrayer Missy la petite souris. Rien n'y fit ! Attention, je fonce, je pique lui cria-t-il. Pensez donc, il en fallait bien plus pour la terroriser. Elle se campa devant lui et l'interpella : mon pauvre ami, tu es bien trop lent, tu ne risques pas de m'attraper. Moi, je file à toute vitesse, alors inutile de vouloir faire un concours de rapidité, tu es certain de perdre la course. Médusé du culot de la souris, Victor lui asséna : peut-être es-tu la rapide du Texas, mais bon moi j'ai d'autres atouts dissuasifs, et personne ne me cherche de noises. Ici, je suis l'ange gardien des jardins, et d'habitude, je chasse les importuns comme toi...

Miss souris fut un peu vexée par son aplomb, mais ne se démonta pas. Dis donc l'ami, ne te crois pas supérieur à moi. Regarde-toi. Tu ne vois pas que nous avons surtout un point commun ? Pourtant tu vois bien clair la nuit, mais là tu devrais chausser tes lunettes. Victor pouffa de rire. Tu parles, dit-il, j'avais compris tout de suite que nous étions faits du même bois, issus des mêmes essences.

La petite souris pointa son doigt en direction du kiosque : tiens, regarde toutes ces joyeuses têtes assises autour de la table. Que crois-tu qu'elles fassent ? Victor, muet, attendait la réponse. Eh bien, avec patience et application, elles nous plient, nous replient, nous déplient et nous collent des yeux, des oreilles... enfin, tu vois nous sommes bien vivants, grâce à toutes ces dames ! Remercions-les, car sinon nous n'aurions pu faire connaissance ! Oui rétorqua Victor, mais moi j'ai un sacré privilège lui répondit le hérisson : j'ai été conçu à deux mains, par un duo d'enfer ! Ah oui et lequel ? lui demanda la souris : eh bien, je suis l’œuvre de Jacqueline et Sylvie, se gaussa avec fierté Victor. Et c'est sur cette note finale, que cahin-caha, chacun reprit sa route et s'en alla vers d'autres horizons...

— Sylvie Brugeal

Parenthèse ludique dédiée à « Amis des Mots »

À la surface du lac


Le soleil en éclipse
Fond sur l'horizon
Une âme glisse
À la surface du lac
Le silence chuchote.

— Sylvie Brugeal



Statues de pierres


Statues de pierres
Les ombres se taisent
Figées dans la déclinaison du soir.
Seul le soleil éclate
En une étoile dorée
Fendant la meurtrière.

— Sylvie Brugeal

Zébrures glacées


Zébrures glacées
Filant en zigzag
Traces subtiles
Noyées dans le noir
Nuances de bleu
Perdu dans l’orangé
Du ciel oublié.

— Sylvie Brugeal


Le soleil s'éclipse


Le soleil s'éclipse
L'horizon jaune ocre
S'impose au jour furtif
Avant que la nuit ne s'éternise.

— Sylvie Brugeal


Automne mosaïque


Automne mosaïque
En damier gaufré
De tesselles dorées.
Pastel de feuilles jaunies
En grappe fauve.

— Sylvie Brugeal


À pas de velours


À pas de velours
Je mets mes pas dans les tiens.
Donne-moi juste une raison
D'être l'électron libre qui se perd
Dans les profondeurs de ton âme.
Tu es assurément
Mon élément vivant.
N'oublie pas que le temps passe.
Laissons les blessures latentes
S'envoler de notre mémoire
Et rejoindre l'obscurité.
Encensons le jour nouveau.
Le coeur à l'envers,
Devant l'éternel je te consacre
Le plus beau matin du monde.

— Sylvie Brugeal 

Soleil oblongue

Les nuages s'effilochent
Sous le regard coloré
Du soleil oblongue
Qui s'endort dans la nuit.

— Sylvie Brugeal